Un pionnier de la culture de l’ananas au Burkina Faso partage son expérience

Compaoré Oumarou, promoteur de la ferme Djoda et pionnier de la culture de l’ananas au Burkina Faso, a partagé son expérience le 10 juin 2023 à Ouagadougou.

Pendant les temps forts de la crise de Covid-19, les frontières du Burkina Faso ont été fermées, ce qui a entraîné une diminution des importations, notamment celle de l’ananas. C’est dans ce contexte que le fermier Oumarou Compaoré a décidé de tenter la production d’ananas sur le sol burkinabè pour répondre à la demande du marché.

Le fermier a expliqué avoir rencontré des difficultés initiales, principalement en raison du manque d’informations techniques sur la culture de l’ananas. Il a donc cherché à se former en utilisant les réseaux sociaux et en effectuant des voyages à l’étranger.

De plus, il a pu bénéficier des connaissances de son grand-père, Ali Compaoré, un ancien combattant qui avait commencé à se lancer dans la production d’ananas au Burkina Faso dès 1960. « Nous avons également dû faire face à des difficultés liées aux rejets, qui sont les graines d’ananas. Au début, nous étions obligés de les importer, ce qui a représenté un coût élevé. Heureusement, aujourd’hui, nous sommes en mesure de produire nos propres rejets localement », a-t-il déclaré.

Actuellement, le fermier et son équipe cultivent plusieurs hectares de deux variétés d’ananas au Burkina Faso, notamment le « Pain de sucre » et la « Cayenne », qu’il estime être les plus rentables. « Il y a encore peu de temps, beaucoup de gens pensaient que cela n’était pas possible au Burkina. (…) Nous avons montré que c’est possible partout. Ce qui nous manquait, c’était simplement la technique et les bonnes méthodes, et nous les avons mises en place », a-t-il partagé.

Échantillon de la production, ©Faso7

Selon ses explications, la culture de l’ananas peut être réalisée avec succès dans n’importe quelle région du Burkina Faso, quel que soit le moment de l’année. « Nous pouvons cultiver de l’ananas partout, même à Dori. Je crois que Dori est moins chaud que Dubaï, mais à Dubaï, ils pratiquent actuellement l’agriculture maraîchère sur du sable chaud », a souligné le fermier.

Oumarou Compaoré entend divulguer la production de l’ananas burkinabè

En termes de rendement, le fermier a indiqué que tenant compte des variétés et des conditions de production, le rendu peut varier. Pour la variété « Pain de sucre », il estime un rendement d’environ cinquante-deux tonnes à l’hectare.

Sur le volet financier, le fermier a estimé que l’investissement peut s’élever à 9 millions pour la première année à cause du coût de rejets, puis 3 à 4 millions pour les années suivantes. L’investissement de la première année peut rapporter un chiffre d’affaire de 34 millions, selon lui.

Oumarou Compaoré a synthétisé son expérience dans un livre intitulé « Mon guide pour tout savoir sur la culture de l’ananas au Burkina Faso ». Il prévoit de le commercialiser prochainement afin de promouvoir la culture de l’ananas. En attendant, Oumarou Compaoré propose des formations théoriques et pratiques sur la production de l’ananas au Burkina Faso, mettant à disposition son livre pour les apprenants.

©Faso7

Une fois que son ouvrage sera disponible sur le marché, Oumarou Compaoré s’est engagé à consacrer une partie des ventes en faveur de l’effort de paix.

Lors de la présentation du fermier, Servienne Ouédraogo, directrice régionale en charge de l’Agriculture du Centre, était présente. En félicitant Oumarou Compaoré, elle en a profité pour lui demander d’accueillir des élèves des écoles de formation agricole pour des stages dans ses exploitations, afin qu’ils puissent apprendre de la production de l’ananas burkinabè.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page