Burkina Faso : Le gouvernement présente la situation sécuritaire aux acteurs politiques




« Il y a une coalition internationale contre le Burkina Faso. Ne soyons pas partisans de ça. On sait pourquoi. Cela vient du fait de la ligne directrice que le Burkina est en train de prendre qui échappe à tout le monde. Tantôt, on vous dira attention tous ce que dit les autorités burkinabè, ce sont des langages de Russe », a déclaré le Colonel-major Kassoum Coulibaly, au cours de la rencontre avec les acteurs politiques dans l’après-midi de ce mercredi 3 mai 2023, à Ouagadougou.
Au cours de cette rencontre, les acteurs politiques ont eu droit à deux présentations dont d’une part, celle du Capitaine Ouédraogo, sur la crise sécuritaire et humanitaire à laquelle fait face le pays, la cartographie des groupes terroristes qui attaquent le pays (le GSIM et l’Etat Islamique), leurs stratégies et les actions du gouvernement pour lutter contre ces groupes terroristes.
En vue de faire face à la menace terroriste, le gouvernement a pris des mesures, dont le renforcement du maillage sécuritaire, l’acquisition des moyens stratégiques et l’institution de la prévôté et la mobilisation générale et de mise en garde.
« L’image que je vais souligner ici a été l’attaque des Nigérians »
Ces mesures ont permis d’avoir des résultats tels que la réduction du nombre des incidents ainsi que des victimes, le démantèlement des bases terroristes et le retour des personnes déplacées dans le Boulgou, dans le Gourma et dans les Banwa.
Face à ces résultats, les groupes terroristes ont recours à de nouvelles tendances, dont la limitation des rassemblements importants, la grande mobilité des bases terroristes et le recours à la perfidie.
En effet, il ressort de la présentation du Capitaine Ouédraogo de l’ANR ( Agence nationale de renseignements) que des terroristes arborent les tenues militaires, partent surprendre les détachements militaires et commettre des forfaits. Et le ministre de la Défense, le Colonel-major Kassoum Coulibaly a insisté sur le fait que les FDS subissent ces attaques à cause de la cupidité de certaines personnes qui vendent des effets militaires qui se retrouvent entre les mains des terroristes.



« L’image que je vais souligner ici a été l’attaque contre des Nigérians. Des FDS ont été accusées et comment ? C’est par vidéo qu’on a su que des pèlerins ont été massacrés et pourtant, ce personnel a été averti au poste frontalier des risques auxquels les gens étaient exposés. Ils prétendent (témoins) qu’un militaire a arrêté les véhicules, il a montré sa pièce, il fait descendre certains et il a tiré sur eux. (…) Curieusement, les rescapés ont continué leur chemin jusqu’au Sénégal sans dire mot à aucun poste de sécurité sans même dire un mot à leur représentation diplomatique qui est là », a expliqué le Colonel-major chargé de la Défense.
En ce qui concerne la protection des droits de l’homme, le Lieutenant-colonel François Yaméogo, directeur de la justice militaire, il a relevé que la question liée aux droits de l’homme s’adresse aussi bien aux victimes de terrorisme qu’aux terroristes eux-mêmes, car « le respect des droits des personnes qui endeuillent les populations peut contribuer à la lutte contre ces indisciplinés eux-mêmes. Ils méritent d’avoir leurs droits protégés». D’où la mise en œuvre de conseillers juridiques auprès des forces armées et des prévôtés sur le terrain, avec la création d’une commission nationale de mise en œuvre des droits humains.



Selon Aziz Dabo, président de la NAFA, les FDS veulent respecter les droits de l’homme, mais « ils nous ont montré qu’il y a des opérations complexes ». « (…) Il ne s’agit pas d’aimer une personne, mais de se dire qu’aujourd’hui la situation de notre pays est tellement difficile qu’elle nécessite l’union des filles et fils du Burkina Faso, donc toutes nos actions devraient converger dans le soutien des FDS et des VDP engagés au front », a-t-il réagi.



Tahirou Barry, quant à lui, a laissé entendre qu’il a été fortement édifié. « Cela nous permet de prendre conscience de la gravité de la menace qui pèse sur notre pays et surtout de nous remobiliser autour de la nation pour vaincre le terrorisme pour permettre à notre nation de rester toujours debout », a-t-il déclaré.



Sanou Aboubacar vice-président du CDP, à la sortie de cette présentation garde espoir que « d’ici là, nous aurons des résultats probants que plus de la moitié du territoire soit libérée et que les déplacés internes (…) puissent retrouver leurs domiciles ».
Le Colonel Yaméogo a fait cas de la judiciarisation du théâtre de l’opération. Il a fait le point des dossiers judiciaires. Il s’agit de l’affaire de Djibo en 2020. Les victimes interpellées pour les investigations ne se sont pas présentées. Le dossier de Tanwalbougou en mai 2021 a été clôturé et envoyé pour être jugé. Le dossier d’Inata est en cours d’instruction. Le dossier Yirgou a été envoyé devant la chambre criminelle de la cour d’appel pour être jugé. Le dossier de Nouna est toujours pendant.
En rappel, cette rencontre entre dans le cadre de la volonté du Gouvernement de donner des informations directement aux populations sur les actions de reconquête du territoire national pour le retour de la paix et de la sécurité au Burkina Faso. Elle intervient après celle des syndicats et des OSC.