Crise alimentaire : Le plan de la Croix Rouge burkinabè pour secourir 350 000 personnes

Depuis octobre 2022, la Croix Rouge burkinabè (CRBF) met en œuvre un plan de réponse à la crise alimentaire qui se poursuit jusqu’à fin 2023. Ce plan a été présenté ce jeudi 6 avril 2023 à Ouagadougou.

Au cours de la cérémonie de présentation, Lazare Zoungrana, Secrétaire général de la CRBF a indiqué qu’il s’agit d’un projet qui coûte en prévision plus de 11 698 908 320 F CFA, censé profiter à plus de 50 000 ménages, soit 350 000 personnes dans 12 provinces de cinq régions du Burkina Faso. On parle de 76 202 personnes prévues pour le Sahel, 99 486 pour le Centre-Nord, 73 028 pour le Nord, 70 704 pour l’Est, 30 580 pour la Boucle du Mouhoun.

À l’heure actuelle, le plan de réponse est financé à hauteur d’environ sept milliards, d’après le SG de la CRBF. Il reste à mobiliser 4 298 000 000 F CFA afin de pouvoir assister les 50 000 ménages prévus. « Le manque de financement entrave notre capacité à répondre aux besoins urgents des populations. C’est pourquoi, notre mobilisation commune est plus que nécessaire pour faire face à l’augmentation des besoins. Nous devons agir maintenant et dans le même élan pour mobiliser les ressources », a plaidé Lazare Zoungrana.

©Faso7

C’est Wango Koala, agent à la CRBF, qui s’est chargé de présenter la méthodologie de mise en œuvre du plan. D’après ses dires, 10 500 volontaires actifs vont s’occuper de l’accomplissement du plan. Quatre résultats sont attendus, notamment apporter une alimentation saine aux 50 000 ménages ; permettre à 3 600 ménages de 25 200 personnes d’améliorer leur productivité agricole ; renforcer les moyens de résilience de 6 200 personnes face aux chocs climatiques et améliorer la situation nutritionnelle des personnes malnutries, y compris les femmes allaitantes et les enfants de 0 à 24 mois.

Si rien n’est fait… 

Il vous souviendra que l’analyse du Cadre Harmonisé pour le Burkina Faso de mars 2023 indique que 2 195 758 personnes souffrent d’insuffisance alimentaire courante. La même analyse annonce que si rien n’est fait d’ici à la prochaine soudure, 3 351 048 personnes, soit 15% de la population, auront besoin d’une assistance alimentaire d’urgence. C’est à ce propos, que Nandy Somé, ministre en charge de la Solidarité Nationale et présidente de la cérémonie, a congratulé les membres de la CRBF pour la mise en œuvre du plan.

La ministre a rappelé que ce sont près de 335 milliards F CFA qui sont investis dans le cadre du plan de réponse humanitaire 2023 du Gouvernement, afin d’assister 3,7 millions de personnes vulnérables. « Je me permets d’être optimiste et espérer que la synergie des différents acteurs (…) permettront au Gouvernement de juguler un tant soit peu la situation même si beaucoup reste à faire à court, moyen et long terme », a-t-elle laissé entendre.

Nandy Somé, ©Faso7

Nandy Somé a aussi relevé un certain nombre d’insuffisances dans l’intervention humanitaire au Burkina Faso. Elle a cité la fragmentation et la faible coordination des interventions ; l’absence de traçabilité, de transparence et de redevabilité dans la mise en œuvre des actions humanitaires.

De ce qui précède, la ministre a annoncé que son département travaille à l’élaboration de plusieurs documents de référence qui vont améliorer la prise en charge holistique des personnes déplacées internes. Elle a aussi proposé que la réponse d’urgence soit convertie en des actions de développement, de construction et de consolidation de la paix ; afin d’endiguer durablement les crises alimentaires devenues récurrentes.

« Nous respectons la décision prise par ces autorités »-(Lazare Zoungrana) ©Faso7

Parlant d’insuffisances dans l’action humanitaire, rappelons que le cash transfert est suspendu dans certaines zones du pays. Sur ce point, Lazare Zoungrana a indiqué que les plaidoyers se poursuivent avec le Gouvernement en vue de trouver des consensus pour améliorer l’action humanitaire. « Quand tout est difficile, le transfert monétaire permet donc d’assister les uns et les autres surtout que nous avons des épées difficiles. Donc nous respectons la décision prise par ces autorités », a laissé entendre le secrétaire général.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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