Journée mondiale de l’Autisme : L’association « Les bleus d’Élie » interpelle les Etats africains

Le 2 avril 2023, le monde entier célèbre la Journée mondiale de l’Autisme. Dans le cadre de cette célébration, l’association « Les bleus d’Élie » a invité les Etats africains à prendre des mesures pour assurer aux enfants autistes, le respect de leurs droits.

Créée en 2021, l’association « Les bleus d’Élie » dont le siège social est basé en France, s’est fixé pour mission de travailler pour la liberté et la défense des droits des enfants autistes, essentiellement en Afrique. De façon pratique, l’association apporte une assistance aux enfants autistes. Elle lutte également pour l’éducation des enfants autistes en militant pour leur accessibilité dans les établissements scolaires d’apprentissage.

Contrairement aux autres parents d’élèves qui ont une abondance de choix d’écoles dans lesquelles ils peuvent inscrire leurs enfants, les parents d’enfants atteints d’autisme font face à d’énormes difficultés à chaque rentrée scolaire.

En effet, dans les pays d’Afrique, il n’existe quasiment pas des écoles publiques spécialisées pouvant accueillir les enfants atteints de cet handicap. Il existe certes quelques écoles privées dans certaines zones résidentielles, mais le coût de leur accessibilité est le plus souvent insupportable par les parents.

Pour l’association « Les bleus d’Élie », les Etats africains doivent donc développer des mécanismes pour augmenter l’offre éducationnelle des enfants autistes afin qu’ils puissent jouir des mêmes droits que les autres. « Si l’éducation et le savoir sont un droit, il faudra que l’Etat se penche sérieusement sur le cas des enfants autistes qui sont jusque-là marginalisés, voire oubliés », estime Guédet Philomène, présidente de l’association.

Par ailleurs, l’association propose la mise en place d’un enseignement spécialisé dans les écoles publiques avec des aides humaines, des points d’écoute ainsi que des diagnostics à moindre coût. Une fois le diagnostic établi, « Les bleus d’Élie » recommande qu’une partie des soins en orthophonie, psychomotricité et pédopsychiatrie soit couvert par les Etats.

Aussi « Les bleus d’Élie », combat la maltraitance des enfants autistes et travaille pour le rétablissement de leurs droits. Toutefois, la présidente de l’association estime qu’il revient aux Etats africains d’engendrer des mécanismes pouvant encadrer le rétablissement de ces droits, car « il ne peut y avoir de liberté ni de confort de vie à égalité avec les personnes non Autistes si le système socio-administratif n’entreprend pas des modifications pour être accessible aux Autistes ».

Grâce à l’association, ces enfants bénéficient d’accompagnement en soins orthophonistes et en psychomotricité

Au regard de la méconnaissance de l’autisme en Afrique, l’association mène de nombreuses d’actions de communication sur les réseaux sociaux notamment sur le Metā, utilisé par une grande partie de la population africaine. La sensibilisation vise non seulement les parents, mais aussi les professionnels de la petite enfance (auxiliaire de puériculture, professeur des écoles et collèges). Ces derniers sont sensibilisés à porter l’information aux parents lorsqu’ils constatent le moindre signe d’autisme chez un enfant.

Pour la présidente de « Les bleus d’Élie », cela permettra une prise en charge rapide de l’enfant et va éviter que ce dernier « finisse dans la rue à l’âge adulte par faute de prise en charge » comme d’autres enfants autistes qui auraient pu devenir des intellectuels.

Bien que fonctionnant sur fonds propre, « Les bleus d’Élie » a pu parrainer trois enfants autistes en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Grâce à l’association, ces enfants bénéficient d’accompagnement en soins orthophonistes et en psychomotricité. Ils sont également accompagnés dans le cadre de leur scolarité.

Il faut noter que la présidente de l’association est elle-même mère d’un enfant atteint d’autisme. « Élie » contenu dans le nom de l’association, est d’ailleurs le deuxième prénom de cet enfant âgé de huit ans et demi.