Chasse aux Noirs en Tunisie : La Banque mondiale suspend son cadre de partenariat avec le pays


Dans un communiqué diffusé le lundi 6 mars 2023, la Banque mondiale a annoncé la « suspension de ses travaux » avec Tunis après les actes de violence à caractère raciste.
La Banque mondiale a suspendu ses travaux avec la Tunisie après que les déclarations du président du pays, Kaïs Saïed, sur les migrants d’Afrique subsaharienne aient déclenché des actes de harcèlement et de violence à caractère raciste, a déclaré David Malpass, le président du groupe de la Banque mondiale, dans une note interne.


La décision concerne le cadre de partenariat pays (CPF en anglais), qui sert de base de suivi par le conseil d’administration (CA) de la Banque mondiale afin d’évaluer et d’accompagner le pays dans ses programmes d’aide.
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Concrètement, l’institution ne peut plus lancer de nouveaux programmes de soutien avec le pays tant que le CA ne s’est pas réuni et elle a décidé de remettre cette réunion sur la Tunisie « jusqu’à nouvel ordre », selon le courrier.
Parmi les élites économiques du pays, le coup est rude. Le lundi 6 mars 2023, la Conect (confédération d’entreprises dirigée par Tarek Chérif, premier exportateur du pays) précisait que « les relations entre la Tunisie et les pays d’Afrique subsaharienne sont très soudées, il est primordial de les préserver et de les développer davantage pour accroître la collaboration Sud-Sud ».
En rappel, le président tunisien Kaïs Saïed avait estimé le 21 février 2023 dans un discours que « des mesures urgentes » étaient nécessaires « contre l’immigration clandestine de ressortissants de l’Afrique subsaharienne », parlant notamment de « hordes de migrants clandestins » dont la venue relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie ».