Bonne gouvernance au Burkina Faso : Le REN-LAC et le MBDHP lancent le projet « Faso Hôronya »


Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), en consortium avec le Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) ont officiellement lancé le projet « Faso Hôronya », ce mercredi 15 février 2023.
Il s’agit d’un projet financé par l’ambassade de Suède au Burkina Faso. Il a pour objectif de contribuer à l’assainissement de la gouvernance au Burkina Faso à travers un meilleur traitement judiciaire des dossiers de crimes économiques.


À l’ouverture de cette cérémonie de lancement, Sagado Nakanabo, Secrétaire exécutif du REN-LAC a expliqué que la dénomination « Faso Hôronya » veut dire « L’intégrité au Faso », et que le projet qui porte cette dénomination sera mis en œuvre dans le cadre du plan stratégique 2021-2025 du REN-LAC, visant l’amélioration de la gestion des ressources nationales.



« Le projet « Faso Hôronya » entend contribuer à l’assainissement de la gouvernance au Burkina Faso à travers notamment l’amélioration du dispositif juridique de lutte anti-corruption et du traitement judiciaire des dossiers de crimes économiques, ainsi que le renforcement des capacités des Organisations de la société (OSC) à porter les préoccupations des populations en matière de lutte contre la corruption », a-t-il expliqué.
Il s’agit d’un lancement officiel, mais dans la pratique, le projet en question est mis en œuvre depuis novembre 2022 et il prendra fin en décembre 2025. Les objectifs spécifiques qui sont visés dans sa mise en œuvre sont le renforcement des connaissances des citoyens sur le dispositif de lutte contre la corruption au Burkina Faso ; la contribution au renforcement du dispositif institutionnel de lutte contre la corruption au Burkina Faso ; la contribution à l’accroissement du traitement judiciaire des dossiers de crimes économiques, notamment les cas de biens mal acquis ; la contribution au renforcement de l’autonomisation du REN-LAC et du MBDHP.
Notons par ailleurs que le Secrétaire exécutif du REN-LAC a indiqué que le consortium va bénéficier de l’accompagnement d’acteurs tels que la presse, la Justice et les Corps de contrôle de l’État.



C’est Suzanne Alldén, Cheffe de la Coopération suédoise au Burkina Faso, qui a procédé au lancement officiel de « Faso Hôronya ». Tout en rappelant que ce projet s’élève à un coût de près de 944 199 998 F CFA, elle a expliqué que la partie suédoise a répondu favorablement à la requête de financement du projet parce qu’il entre en droite ligne des objectifs de la stratégie bilatérale entre la Suède et le Burkina Faso qui est de promouvoir une société pacifique et inclusive pour le développement durable, et assurer l’accès à la justice pour tous et mettre en place des institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux. « Nous avons foi en la capacité du consortium à mettre en œuvre ce projet et à engranger les résultats escomptés en raison de la stratégie de mise en œuvre proposée qui est axée sur l’approche basée sur les droits. Avec cette collaboration entre institutions anticorruption et institution de défense des droits de l’homme, les réponses de l’État en tant que détenteur d’obligations ne peuvent que s’inscrire dans la durabilité », a-t-elle jugé.
En marge du lancement du projet, les responsables du REN-LAC ont annoncé qu’ils tiendront une conférence de presse portant sur les menaces de mort dont subissent les membres de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), le vendredi 17 février 2023 au siège de leur organisation. Sagado Nakanabo a saisi l’occasion pour appeler le pouvoir exécutif à protéger effectivement les acteurs de lutte contre la corruption. « Les gens qui font la corruption ne sont pas des enfants de chœur. Quand leurs intérêts sont vraiment atteints, ils sont capables du pire. Nous sommes très conscients de cela », a-t-il laissé entendre.
Josué TIENDREBEOGO, Habib BAYILI (Stagiaire)
Faso7