Antonio Kambiré, le crack burkinabè qui organise les olympiades en mathématiques


Le 18 février 2023 aura lieu la 3e édition des olympiades en mathématiques. Pour annoncer les couleurs de cet événement, le porteur de l’idée de cette compétition Antonio Kambiré était dans les locaux de Faso7 ce vendredi 3 février 2023. Au-delà des olympiades qu’il organise, Antonio Kambiré est une véritable pépite, un crack !


Il a 19 ans. Il est en classe de Terminale à l’International School of Ouagadougou. Il est lauréat de plusieurs prix internationaux. Antonio Kambiré est admis à la prestigieuse université de Stanford, et il mène un véritable combat afin de donner la possibilité à d’autres Burkinabè d’avoir un parcours comme le sien.
À travers l’Association Communauté Mathématique (CMath) dont ilest le président, il a initié l’organisation des olympiades en mathématiques. Pour cette année 2023, le rendez-vous des « génies en math » est prévu pour se tenir le 18 février. Même si l’idée d’une telle compétition en « noble », Antonio Kambiré nous confie que rien n’est facile dans la tenue de cet événement. Manque de partenaires et manque de moyens financiers et logistiques sont les principales difficultés auxquelles il est confronté.
« Les gens ne voient pas la portée de notre événement. Nous voulons donner la chance à d’autres jeunes burkinabè d’intégrer des prestigieuses universités à travers le monde. Malheureusement, nous n’avons pas le soutien que nous voulons pour réaliser ce rêve », a-t-il fait savoir.
Le futur étudiant de Stanford University nous explique que l’idée d’organiser des olympiades en mathématiques a germé au cours de ses nombreux séjours dans le pays de « l’oncle Sam ». Fatigué et frustré d’être toujours le seul Burkinabè et souvent même le seul Africain lors des compétions et concours d’excellences, il décide de créer une association et de lancer les olympiades.



« A travers mes voyages, j’ai côtoyé beaucoup de personnes. Des gens très intelligents et c’était vraiment bien. Malheureusement, le plus souvent, je me retrouve à être le seul noir dans ces rendez-vous. Il y a parfois d’autres africains, mais l’Afrique francophone n’est vraiment pas représentée », a-t-il dit.
Pourtant, si le jeune crack va intégrer Stanford University à la rentrée prochaine, c’est parce qu’il a fait valoir ses talents en mathématiques. Il entend alors, à travers la petite fenêtre qu’il a réussie à ouvrir sur le Burkina Faso, amener d’autres jeunes à bénéficier des mêmes opportunités.
C’est de là que les olympiades en mathématiques tirent leur bien-fondé. « A l’issue de la compétition au niveau national, les premiers iront représenter le Burkina Faso aux championnats internationaux d’olympiades. C’est vraiment une grande opportunité, car beaucoup d’universités cooptent des cracks et des jeunes talents là-bas », a-t-il fait savoir.
Comme moment fort de cette édition, l’initiateur a fait savoir d’un camp de mathématiques sera organisé pour permettre aux élèves de se frotter, d’échanger et de sympathiser entre eux avant d’aller pour la seconde étape qu’est la sélection.
« J’ai discuté avec beaucoup de personnes et j’ai constaté qu’il y a un système qui est mis en place pour permettre aux enfants de là-bas (les USA et les pays européens, ndlr) de pouvoir se démarquer et ils arrivent à identifier les meilleurs depuis le bas-âge. Les meilleurs ont alors la possibilité de participer aux championnats internationaux. (…)
Pour la 1ère édition des olympiades au Burkina, on a pu avoir 1400 candidats de 14 provinces. Pour la 2e édition, on a eu 3 800 candidats de 28 provinces (…)
En réalité, les championnats internationaux des olympiades de mathématiques sont un événement prisé. Tous les pays y participent »,
Antonio Kambiré
Revenant sur la 3e édition des olympiades en mathématiques que l’association organise, Antonio Kambiré a signifié qu’avant même de participer aux championnats internationaux, les meilleurs reçoivent des prix au niveau national. Des motos, des bourses, des ordinateurs, des téléphones et d’autres lots sont, entre autres, remis à ceux qui ont eu les meilleurs scores.
Pour cet 3e acte, les élèves de la classe de 2nd jusqu’en Terminale sont concernés. La participation est gratuite. « Nous n’avons pas fixé de conditions de participation ni d’exigence. En effet, il y a des élèves qui sont très bons, mais qui ne s’intéressent pas aux notes en classe. Tout élève qui croit qu’il est fort en mathématiques et en Sciences-Physiques peut s’inscrire pour affronter les meilleurs du Burkina Faso », a-t-il glissé.
Antiono Kambiré a réussi au test d’admission à Stanford University
Comme cri de cœur, Antonio Kambiré appelle les partenaires à soutenir son initiative, car dit-il, « c’est une véritable occasion » pour propulser les « cracks burkinabè » au-devant de la scène internationale. Les inscriptions se poursuivent jusqu’au 11 février 2023 (cmathburkina@gmail.com). « Nous avons autour de 600 inscrits actuellement, mais c’est généralement vers la date limite d’inscription que les gens se bousculent pour s’inscrire », a-t-il fait savoir sous un air optimiste.
Il faut retenir que Antiono Kambiré a réussi au test d’admission à Stanford University (le taux d’admission dans cette université est de 3,9 %). Il est lauréat de CAS Trips Challenge, Global Goals Compétition, d’une bourse de Rise For The World Scholarship (120 000 candidats ont postulé et 100 ont été sélectionnés.). Il a également été lauréat de la bourse Atlas Fellowship (2,5 % de taux d’accès pour la bourse).
Antiono Kambiré a par ailleurs participé au Summer Science Program, à un camp international de mathématiques et un stage en recherches en astrophysique.
Basile SAMA
Faso7